Le rôle du sucre dans la culture de cannabis

La plupart des fumeurs de cannabis peuvent être surpris en apprenant que le sucre joue un rôle vital dans la croissance et le développement des plants de cannabis. En effet, le sucre est un ingrédient crucial dans les têtes vertes et collantes que l’on adore tant. À travers le processus de la photosynthèse, les plants convertissent l’énergie de la lumière en des glucides qui agissent comme source d’énergie pour les plants. Ces sucres sont une source d’énergie capitale et indispensable tout du long de la croissance des plants. Lisez-en plus pour découvrir comment mesurer et accroître les concentrations de glucides de vos plants de marijuana.

LE SUCRE COMME ÉNERGIE

Certains glucides fonctionnent comme une source primaire d’énergie pour les plants de cannabis en alimentant les têtes et les feuilles tout du long de leur vie. Simultanément, d’autres sucres agissent comme source de cellulose pour les plants et contribuent à leur structure.

Les plants produisent des glucides après avoir transformé l’énergie de la lumière lors de la photosynthèse. Ce processus, dans lequel les plants convertissent la lumière, le dioxyde de carbone (CO₂) et l’eau (H₂O) en oxygène (O₂) pour l’environnement qui les entoure permet au plant d’assimiler l’énergie des glucides pour eux. Un élément chimique appelé chlorophylle est utilisé pour convertir l’énergie de la lumière que la plante absorbe en une source d’alimentation exploitable. La nuit, ou durant la période sombre du cycle d’éclairage, le plant va passer d’une production d’énergie à une production de protéines et de traitement de l’oxygène.

Le sucre est principalement produit dans les feuilles qui mûrissent puisqu’elles reçoivent généralement le plus de lumière. Les feuilles qui ont fini leur croissance sont la source principale de production de sucre d’un plant. Ainsi, certains cultivateurs préfèrent retirer les feuilles et tiges plus petites qui pourraient dévier l’énergie de la plante à se concentrer dans ces zones là.

Les sucres qui sont transformés en énergie sont appelés « glucides simples ou non-structurels ». Certains des sucres créés pendant la photosynthèse sont immédiatement consumés pour l’énergie. Simultanément, les autres sont distribués dans tout le plant où ils seront stockés en réserve pour des besoins futurs d’énergie.

Les sucres sont particulièrement importants durant la floraison d’un plant lorsque l’énergie est la plus demandée. Un plant va avoir besoin d’un maximum de glucides autour de la 4ᵉ semaine de sa phase de floraison lorsqu’elle se concentre sur la production de têtes. Les plants bien engraissés avec de bonnes réserves de sucres vont développer de puissantes têtes résineuses bien épaisse. Maximiser la production et les réserves de sucre est essentiel si l’on souhaite maximiser la production de terpènes et de résine dans les têtes.

LE SUCRE COMME STRUCTURE

Les sucres contribuent également à la structure cellulaire des plants. Dans le cas du cannabis, les sucres contribuent à 80 % de la structure des plants. Ces types de sucres sont connus sous le nom de « glucides structuraux ». Ils sont très importants pour aider le développement des barrières cellulaires dans tout le plant.

L’IMPORTANCE DE LA DISTRIBUTION DU SUCRE

En plus de la production de sucre, les plants doivent également répartir et distribuer efficacement les sucres. Avant de pouvoir faire des réserves, les plants doivent d’abord transporter les glucides vers les zones qui en auront le plus besoin à l’avenir.

La méthode de distribution qu’un plant de marijuana utilise pour mobiliser les glucides s’appelle « force de pénétration ». Les sucres sont transportés vers le tout le plant et ses organes, comme s’ils y pénétraient au plus profond.

Certaines parties d’un plant sont plus gourmandes que d’autres et exploitent bien plus les ressources de glucides stockées. Ainsi, les sucres ne coulent pas ou ne pénètrent pas toujours à la même vitesse dans tout le plant. Les experts considèrent que les sites principaux de têtes d’un plant peuvent avoir une force d’attraction/pénétration jusqu’à 3 fois plus forte que les jeunes feuilles.

Il y a très peu de pertes pour ce qui est de la distribution des sucres. Les feuilles mûres et les branches de têtes principales vont toujours exiger et récupérer la plupart des ressources de glucides. Cela s’explique par le fait que les plants femelles de cannabis vont toujours privilégier la production de têtes que de feuilles.

COMMENT SONT MESURÉS LES NIVEAUX DE SUCRE DANS LES PLANTS DE CANNABIS ?

La quantité de glucides présente dans un plant est déterminée via la mesure des valeurs Brix. Les valeurs Brix mesurent l’angle auquel la lumière se déplace dans la sève. En ce qui concerne les plants de cannabis, les valeurs Brix nous indiquent efficacement la quantité de sucre qu’ils contiennent. Pour ce faire, elles mesurent la quantité de matières solides présentes dans les jus de la plante. Plus les niveaux ou valeurs de Brix trouvées dans une plante sont élevées, plus elle est saine et aisée.

Les niveaux de Brix peuvent être mesurés à l’aide d’un petit outil de réfractomètre portable. Idéalement, vous devriez en utiliser un spécialement conçu pour mesurer les niveaux de Brix / sucre compris entre 0 et 32 %. L’outil de réfractomètre idéal devrait également tenir compte automatiquement de la température.

La première étape pour mesurer le niveau Brix d’une plante de marijuana consiste à calibrer le réfractomètre avec de l’eau distillée. Une lecture de 0 % devrait confirmer que le réfractomètre fonctionne correctement et est prêt à tester le cannabis.

Les plantes de cannabis sont testées en mesurant leurs jus. Une petite feuille doit être cueillie sur la plante et broyée pour produire du jus. Ce jus peut ensuite être testé à l’aide du réfractomètre. Afin d’obtenir la lecture la plus précise possible, essayez de vous assurer que le jus est pur et qu’il n’est pas contaminé par des matières végétales.

Le consensus général entre les cultivateurs est que le niveau optimal de Brix d’une plante de cannabis devrait être d’environ 22 %. Cependant, seul un minimum de base de 12 % est jugé nécessaire pour cultiver une plante en bonne santé. Si vous constatez que les niveaux de votre plante sont inférieurs à ceux-ci, vous pouvez chercher des moyens d’augmenter leur concentration en glucides dans le sucre.

En plus de leurs niveaux de Brix, les plantes de marijuana peuvent également vous donner une indication de leurs réserves d’énergie à travers leur apparence. Les plantes qui contiennent beaucoup de sucre et de minéraux ont tendance à développer une apparence externe saine, brillante et cireuse.

ACCROÎTRE LES NIVEAUX DE SUCRE DE VOS PLANTS

Une bonne manière d’accroître la production de sucre d’un plant de cannabis est d’augmenter la quantité de CO₂ du milieu de culture. En combinaison avec la lumière et l’eau, l’ajout de dioxyde de carbone va naturellement accroître les capacités de production de sucre d’un plant. Tandis que cette méthode fonctionne, cela peut être difficile et peu pratique à mettre en place. Heureusement, il y a des manières plus simples d’augmenter la production de sucre d’un plant grâce à des produits qui améliorent l’absorption de nutriments, ou augmentent la production de chlorophylle.

AMÉLIORER LA PRODUCTION DE SUCRE AVEC DES NUTRIMENTS ET DES ADDITIFS

Une manière d’augmenter la contenance en sucre d’un plant est d’accroître son ratio potassium/nitrate. Puisqu'un surplus de nitrates va brûler les glucides et gaspiller de l’énergie, augmenter les niveaux de potassium va engendrer une augmentation des niveaux Brix du plant. De plus, les plants avec de hauts niveaux de nitrates ont tendance à développer des structures cellulaires plus faibles, ce qui les rend plus susceptibles face aux nuisibles et aux maladies. Ainsi, surveiller la prise de nitrates et ajuster le taux de potassium en fonction des résultats obtenus est une manière efficace de maintenir les niveaux d’énergie et la bonne santé du plant à flot.

Certains cultivateurs ont également réussi à augmenter les niveaux Brix grâce à l’emploi d’extraits d’algues. Les extraits d’algues augmentent la biodisponibilité des micronutriments et regorgent d’hormones de croissance naturelles qui stimulent la division cellulaire du plant. Lorsqu’ils sont appliqués à la zone racinaire d’un plant, les extraits déclenchent le développement de racines plus épaisses et prépondérantes. Des racines plus larges et épaisses vont permettre au plant d’absorber plus de nutriments et d’eau, ce qui augmentera ses capacités à produire les glucides.

Une autre façon d’augmenter les niveaux Brix est d’utiliser des mélanges d’acides aminés. Lorsqu’ils sont appliqués aux plants, ces derniers améliorent la prise de nutriments, et surtout du calcium. Celui-ci renforce les systèmes vasculaires et les tiges des plants, ce qui facilite le transport de l’eau et des nutriments pour une assimilation efficace. Puisqu’ils sont mieux transportés et absorbés, les niveaux Brix vont naturellement augmenter avec le temps.

AMÉLIORER LA PRODUCTION DE SUCRE EN TAILLANT LES PLANTS VIVANTS

L’un des moyens les plus simples et classique d’augmenter la production de sucre d’un plant est de tailler ses feuilles. L’objectif principal d’un plant femelle est de développer des têtes épaisses et résineuses (tant qu’elle n’a pas été fertilisée par un plant mâle). Ainsi, un plant va naturellement diriger ses ressources d’énergie vers les sites de production de têtes. La taille, également connue sous les appellations de défoliation ou manucure, est un processus qui consiste à retirer toutes les croissances non-nécessaires ou désirées du plant à l’aide d’outils comme des sécateurs ou des cisailles stérilisées au préalable.

Tailler pour accroître la production de sucre ne nécessite pas de retirer les feuilles nourricières, mais seulement les jeunes feuilles inutiles. Ces dernières ne font que consumer de l’énergie inutilement. Un plant n’a pas de ressources d’énergie illimitées, alors, retirer les petites feuilles va permettre à l’énergie d’être mieux distribuée et exploitée. Pour le cas du cannabis, cette énergie va être dirigée vers une production accrue de têtes qui finiront par atterrir dans votre réserve.

Il est très important de ne pas retirer ou endommager les feuilles nourricières supérieures d’un plant. Étant donné que celles-ci reçoivent la plus grande exposition à la lumière, elles vont inexorablement produire la plupart des ressources de glucides du plant. La majeure partie de votre taille doit se concentrer sur le feuillage du bas. Puisque ces zones ne reçoivent pas autant de lumière, elles ne produisent pas autant d’énergie et de ce fait, ne contribuent pas suffisamment au développement des têtes. Garder un œil avisé sur vos plants durant la croissance vous permettra d’avoir une longueur d’avance sur le feuillage gourmand et inutile.