Top 10 des mythes sur la consommation de cannabis
Publié le : Jun 17, 2020
Le cannabis est de plus en plus toléré dans de nombreux endroits, mais certaines idées reçues persistent encore et dégradent son image. L’heure est venue d’éclaircir ces idioties. Voici la démystification des 10 mythes sur la consommation de cannabis.
Il va sans dire qu’être un consommateur de cannabis aujourd’hui est bien plus simple qu’il y a quelques décennies. Dans de nombreux pays, on peut désormais voir les lois à son sujet doucement évoluer positivement et sa consommation être de plus en plus acceptée. Dans certains lieux comme au Canada ou dans certains États américains, le cannabis récréatif est complètement légal.
Et pourtant, certains stigmates sur le cannabis ont encore la peau dure. Stigmates issus d’une époque où les histoires typées « reefer madness » étaient répandus et criminaliser le cannabis était un moyen de pouvoir perpétrer des injustices raciales.
Néanmoins aujourd’hui, avec un accès accru à toutes sortes d’informations sur l’internet, cela reste toujours un peu difficile de déceler le vrai du faux. Il semblerait que certaines vieilles histoires ne soient pas capables d’être aussi facilement oubliées que d’autres. Mais heureusement, c’est à nous de prendre le relai pour éclaircir certaines de ces idées reçues. Voyons ensemble certains des mythes les plus répandus sur le cannabis !
1. LE CANNABIS EST UNE PORTE D’ENTRÉE DANS LA DROGUE
• Faux
Souvent, à l’école dans nos jeunes années, on nous raconte que le cannabis est ce qu’on appelle une « porte d’entrée dans la drogue ». En gros, on argumente ici que la consommation de cannabis va nécessairement pousser un consommateur à se tourner vers de drogues dures.
Certains fervents opposants n’hésitent pas à utiliser des tactiques pour effrayer les jeunes en racontant que la consommation d’un simple joint va rapidement s’ensuivre d’une consommation d’héroïne. En réalité, la vérité est bien moins drastique et bien plus nuancée. Il est vrai que de nombreux consommateurs de drogues dures ont débutés avec la consommation de marijuana, mais il n’existe aucune preuve tangible affirmant que le cannabis même serait à la source de ce développement. Étant donné que le cannabis est l’une des drogues les plus facilement accessibles et puisqu’elle est généralement assez bien tolérée, il est assez logique de comprendre pourquoi c’est très souvent la première étape de ceux qui cherchent à tester des substances psychoactives.
D’un autre côté, une étude nationale de 2015 a découvert que la majorité des fumeurs de longue date n’était jamais passée à des drogues plus dures et qu’ici, ce sont des facteurs psychologiques et socioéconomiques qui y jouent un rôle. Tout comme votre tante qui apprécie un bon verre de vin le soir, de nombreuses personnes qui aiment la weed ne s’intéressent aucunement aux drogues plus dures.
2. FUMER DE LA WEED VOUS REND PARESSEUX
• Faux
On ne va pas mentir : certaines variétés de cannabis peuvent complètement vous visser à votre canapé, mais ce n’est pas le cas de toutes. En fait, il existe des cultivars qui font même l’opposé et qui vous prodiguent de l’énergie tout en vous rendant plus vigilant et en augmentant votre concentration. Mais même chez ceux qui aiment pouvoir être « vissé au canapé » par leur ganja le soir, il n’existe aucune preuve tangible que cette pratique va rendre quelqu’un paresseux.
De nombreuses personnalités brillantes et pleines de succès dans le monde des médias ou du commerce sont des consommateurs occasionnels. La fréquence de consommation et d’autres facteurs vont nuancer la paresse d’un consommateur, mais ce critère dépend bien plus du consommateur que de l’herbe même. Fumer toute la journée va vraisemblablement vous rendre léthargique et créer peu de motivation, mais fumer à un timing idéal pour servir un style de vie sain est tout à fait convenable.
3. ON NE PEUT PAS ÊTRE ACCRO AU CANNABIS
• Faux
Bien qu’en effet le cannabis ne soit pas addictif de la même manière que certaines autres drogues comme les opioïdes, il peut complètement devenir une habitude. Selon l’institution, les termes comme « addiction au cannabis », « dépendance au cannabis » et « trouble de la consommation de cannabis » sont tous utilisés pour expliquer le phénomène où un individu devient de plus en plus attaché émotionnellement et physique au cannabis.
Et bien qu’il existe des symptômes de manque liés à un arrêt du cannabis comme l’irritabilité, la difficulté à s’endormir ou les nausées, ces derniers ne sont, en aucun cas, capables de mettre la vie d’une personne en danger. L’addiction au cannabis est vraisemblablement plus comparable à celle au café ou aux jeux vidéo qui peuvent toutes deux, également provoquer des symptômes physiques de manque. De ce fait, la classification des addictions demeure ancrée dans une zone grise.
Bien que vos jours ne soient pas comptés, il est préférable de réduire progressivement votre consommation si vous vous sentez incapable d’arrêter du jour au lendemain.
4. ON NE PEUT PAS FAIRE D’OVERDOSE DE CANNABIS
• Faux
Oui, on peut faire une overdose de cannabis ; mais on peut aussi faire une overdose avec tout et n’importe quoi. Qui diable penserait que l’on pourrait en faire une avec de l’eau. La quasi-totalité des fumeurs habitués a d’ores et déjà vécu une situation où elle avait trop consommé de ganja et s’est retrouvée à planer bien plus haut que prévu.
Les produits comestibles et les concentrés sont connus pour créer des overdoses, surtout chez ceux qui ne sont pas habitués aux effets. Mais il y a une énorme différence entre faire une overdose avec de la weed, et faire une overdose sur d’autres substances psychoactives. Même si vous fumez, dabbez ou mangez beaucoup trop et que vous finissez par vomir, vous sentir nauséeux ou anxieux, personne dans l’histoire de l’humanité n’est déjà mort ou impacté à long terme d’une surconsommation de ganja. Donc, si l’on définit l’overdose par « une surconsommation », alors oui en effet, on peut faire des overdoses avec de la weed.
5. LE CANNABIS N’A AUCUNE VALEUR MÉDICALE
• Faux
Si quelqu’un affirme que le cannabis n’a aucun bienfait thérapeutique, alors vous allez rapidement pouvoir lui prouver le contraire. Aujourd’hui, on peut dénicher de nombreuses études scientifiques sur le cannabis et ses vertus médicales pour toutes de troubles. Il y a même un traitement approuvé par la FDA qui utilise du CBD synthétique pour traiter les crises.
Pour faire court, affirmer que le cannabis n’a pas de vertu médicale est tout simplement une ineptie. Bien que de plus amples recherches sont nécessaires pour révéler l’intégralité du spectre de ses potentielles applications, le pouvoir médical du cannabis ne peut être dénié. Il est de ce fait tout à fait étonnant que le cannabis soit encore classifié comme une drogue à l’Annexe I, car cela implique qu’il n’a aucune valeur médicale. Et pourtant, des millions de personnes l’utilise pour des raisons médicales et assez ironiquement, le gouvernement américain a même déposé un brevet sur la plante pour ses emplois médicaux!
6. VOUS POUVEZ TROMPER UN TEST D’URINE
• Faux
Non, malheureusement, vous ne pouvez pas. À moins d’être très vilain, et d’échanger votre urine avec celle d’une autre personne clean ou de la remplacer avec une version synthétique. Pour les consommateurs occasionnels, le THC peut être détecté dans l’urine jusqu’à 10 jours ; si vous fumez bien plus souvent, ce seuil peut grimper jusqu’à un mois. Il existe toutes de produits qui garantissent pouvoir vous débarrasser du THC, mais nous affirmons que très peu si ce n’est aucun, peuvent vraiment éliminer le THC et ses métabolites. La plupart de ces produits ne font que diluer votre urine et c’est précisément un signe assez suspect que les autorités contrôlant l’urine rechercheront.
Encore une fois, à moins d’acheter une fausse urine ou de prendre celle d’une autre personne, il n’y a pas beaucoup de solutions hormis peut être vous empêcher de fumer durant plusieurs semaines si vous êtes au courant de la date d’un test de dépistage.
7. FUMER DU CANNABIS CAUSE AUTANT DE DÉGÂTS PHYSIQUES QUE L’ALCOOL OU LE TABAC
• Faux
Des millions de personnes meurent chaque année de l’abus d’alcool, et encore plus souffrent des conséquences atroces pour la santé d’une consommation de tabac sur de nombreuses années. À l’inverse, il n’existe aucune preuve montrant que la consommation de cannabis peut causer quelconque dommage physique sur le long terme, ou tout du moins, pas chez les adultes.
Le seul doute serait que la science n’est pas encore complètement convaincue sur la question : la fumée du cannabis peut-elle causer des cancers du poumon comme le fait celle du tabac. En revanche, le cannabis à lui seul semble être bien plus toléré que le tabac et l’alcool, alors ceux qui se soucient de ce danger potentiel peuvent se tourner vers les produits comestibles ou la vaporisation pour ne prendre aucun risque.
8. LE CANNABIS PEUT SOIGNER L’ANXIÉTÉ
• Faux
Comme n’importe quel médicament ou complément, le cannabis ne peut pas soigner la dépression, l’anxiété ou quelconque autre trouble. En revanche, il peut aider à gérer des symptômes chez certaines personnes. Le cannabis peut être un ajout intéressant à une thérapie ou être une alternative potentielle à certains médicaments ; mais il ne va hélas pas vous débarrasser votre anxiété.
De plus, tandis que certaines ressentent une libération instantanée du stress et des tensions après avoir tiré sur un bong, d’autres finissent même par se sentir encore plus anxieux lorsqu’ils fument. Parmi les individus avec une famille ou une expérience personnelle avec des maladies mentales, le THC pourrait supposément avoir le potentiel de déclencher des symptômes psychotiques à court terme.
Comme avec tout, le cannabis peut être un miracle pour certaines personnes souffrant d’anxiété, et être une malédiction pour d’autres. Il faut jongler entre les traitements et la ganja pour trouver son équilibre personnel.
9. COMME LE CANNABIS EST NATUREL, IL NE PEUT PAS VOUS BLESSER
• Faux
Certains fervents défenseurs du cannabis aiment parfois rappeler : « Étant donné que le cannabis est naturel, cela signifie forcément que sa consommation est sans danger pour tout le monde ». Bien qu’il ne soit pas dangereux ou capable de causer autant de dégâts que d’autres drogues, la weed n’est pas non plus sans risque. Pensez simplement à d’autres substances naturelles comme les poisons fongiques ou animal : ce n’est pas parce qu’ils sont naturels que vous devriez forcément vous jeter dessus et les mâcher corps et âme.
Pour l’adulte moyen, il est vrai que le cannabis comporte très peu de risques. En revanche, ce n’est pas la même donne chez les enfants ou les jeunes adultes. Le cannabis peut négativement impacter le développement du cerveau en ralentissant potentielle la formation de nouvelles connexions cérébrales, ce qui pourrait engendrer des troubles de l’apprentissage, de l’anxiété ou bien de la dépression chez les adolescents. Une fois que le cerveau et le système endocannabinoïde sont arrivés à maturité, ces risques sont bien moins présents.
10. TOUS LES FUMEURS DE WEED SONT DE GROS CONSOMMATEURS
• Faux
Nous connaissons tous « ce mec » qui s’en allume un dès le réveil et qu’on a très rarement vu vraiment sobre. Mais la vérité, c’est que ces personnes ne constituent qu’une infime partie de la globalité des consommateurs. Seule une moitié de fumeurs de ganja agissent de la sorte de temps à autre, ou l’ont fait dans leurs plus jeunes années. Ceux qui consomment fréquemment de la marijuana, voire quotidiennement, sont plutôt enclins à fumer par intermittence plutôt que toute la sainte journée. Après tout, où est le mal à se couler une belle douille après une longue journée de travail ? Bien que certains individus aient du mal à rester sobre, cet argument concerne la plupart des substances psychoactives et non pas juste la weed.